Dans un précédent article, nous avons traité des 5 grandes vertus du silence. Vous a-t-il aidé.e à positiver le silence, à en faire un allié ? Nous l’espérons. Aujourd’hui, place aux tactiques pour utiliser le silence dans toute situation de communication et de formation.
Communiquer en silence
Ne rien faire, ne rien dire, peut être hautement efficace. Comment user du silence à bon escient ? Nous partageons avec vous quatre tactiques. Dans quelles situations les appliquer ? Vous les trouverez utiles en communication interpersonnelle, formation, animation de réunion ou prise de parole en public.
1. Le temps de l’écoute
L’écoute réelle est un cadeau. Dans cette écoute, nous sommes présents, dans le don de notre présence totale à l’autre. Ainsi, nous percevons non seulement ses paroles, mais aussi ce qui est implicite, les attitudes corporelles, le ton…C’est, idéalement, la posture du formateur.
Comment faire ? Tout d’abord, une vraie intention de présence est nécessaire. Je me centre sur l’autre, je m’oublie, j’oublie ce que je voudrais dire. J’accueille. Je suis dans la joie de la rencontre, de l’accueil de l’expression et de la présence de l’autre.
Et ensuite ? Je laisse la place. Je résiste à la tentation de dire « ah oui, moi aussi… » ou « tu aurais dû … ». Je respire. Je me tais avec une qualité de silence bienveillante. Je peux par des petits signes, encourager la parole, marquer mon écoute. Cette écoute est aussi patience : tu fais silence ? Je respecte ton silence, ton temps de respiration intérieure. Je ne profite pas d’une respiration de mon interlocuteur pour m’immiscer, remplir le silence.
Essayez en formation ou en réunion. Vous verrez la joie qu’apporte cette écoute de part et d’autre !
2. Le temps du sourire et du regard
Nous pouvons encourager par des paroles. Nous pouvons aussi utiliser des signes non verbaux qui ont l’avantage d’être assez discrets. Ces signes ne ne pas perturbent pas l’action ou la réflexion des apprenants de notre formation. Ils sont aussi signes de sobriété : faire moins, c’est souvent faire mieux. Pourquoi saturer l’espace sonore ? En occupant moins d’espace, je laisse plus d’espace à l’autre…
Comment faire ? Voici cinq signes utiles : un regard, un sourire, un clin d’œil, un pouce levé, un hochement de tête. Inutile de les multiplier ou de les répéter pour qu’ils soient efficaces. Sobriété, encore, dans leur usage…
3. Le temps du recadrage
Ah, ces bavardages en formation… Ces distractions en réunion, avec des participants absorbés par leur PC ou leur téléphone portable ! Bien sûr, on peut recadrer par la parole. Comment faire plus sobre ? Avec le silence.
Bien entendu, j’aurai pris soin d’établir un contrat avec les participants. Par exemple, les téléphones portables et les PC seront fermés en-dehors des moments où nous en aurons besoin pour la formation.
En situation, j’observe. Quand un médecin fait son diagnostic, il observe les symptômes pour identifier les causes, la maladie ou le dysfonctionnement. Comme lui, je suis attentif, attentive à l’état du groupe. Je « prends sa température ». Par exemple : les apprenants bavardent depuis 5 minutes, je n’arrive plus à capter leur attention. Hum, il faut dire qu’il est 11 heures et qu’on n’a pas pris de pause depuis 2 heures : je suis remonté.e, avec bienveillance, du symptôme à la cause. « Allez, on fait une pause ! »
Et s’il n’est pas temps de faire la pause ? Un petit recadrage s’impose. Tout simplement, en arrêtant de parler. Il n’y aura plus que les bavards, qui attireront l’attention du reste du groupe. Sous le regard du groupe, et sous notre regard, ils se tairont vite…
4. Pas de temps pour les tags verbaux !
« Voilà, alors, euh, donc »… répétés, ces « tags verbaux » viennent polluer notre communication. Certains apprenants s’amusent d’ailleurs, à compter les tags verbaux des formateurs…
Nous sommes tous susceptibles d’émettre des tags verbaux. Nous avons tous nos « tags verbaux » favoris. En formation à la prise de parole en public, en formation de formateurs, on identifie facilement les tags verbaux de chacun.
Et ensuite ? L’expression « la lumière chasse l’ombre » vient nous aider. En clair ( !) elle signifie que ce n’est pas en se focalisant sur le négatif qu’on l’élimine, mais plutôt en faisant exister du positif. Allumons, donc, la lampe contre les tags verbaux. Quelle est-elle ? Le silence, tout simplement. Si je cherche mes mots, je ferme la bouche et fais silence. Le « euh… » s’éliminera de lui-même. Souvent testée en formation à la prise de parole en public, en formation de formateurs, nous pouvons vous garantir l’efficacité de cette technique.
Vous connaissez maintenant quatre tactiques pour communiquer à l’aide du silence. Et l’efficacité de nos interventions, tant en ingénierie qu’en animation, repose sur l’usage que nous faisons notamment du silence. Bien sûr, il existe encore bien d’autres techniques et règles pour réussir vos formations.
Pour vous entraîner à appliquer ces tactiques, pour en savoir plus sur la manière de rendre vos formations plus engageantes, laissez-nous un message. Nos experts prendront plaisir à échanger avec vous sur vos enjeux et projets.
Vous êtes à la pêche aux idées pour rendre vos formations plus impactantes ? Contactez-nous !
Claire Fromageot
Fondatrice & Dirigeante
Luceole, expert de l’ingénierie pédagogique, réalise et accompagne vos projets de formation sur-mesure.
